Édouard Claparède indique en 1919 « qu’une classe n’est en rien l’image d’une république en miniature ; c’est au contraire, en petit, une monarchie absolue : d’un côté, un maître, un régent à pouvoirs absolus, de l’autre, des sujets dont les désirs personnels ou l’initiative sont restreints au minimum »
"Rétablir l’autorité des maitres, c’est aussi considérer qu’elle se fonde exclusivement et a priori sur le savoir qu’il possède, comme si détenir des savoirs suffisait à les faire acquérir à des élèves. Or, le rapport social au savoir a énormément évolué. S’il occupe toujours une place déterminante, la légitimité de ses énoncés est interrogée de toutes parts. Trop souvent aujourd’hui, le savoir n’intéresse que s’il a une utilité sociale immédiate, alors qu’il est d’abord constitutif de l’édification et de l’émancipation de femmes et d’hommes, qui s’inscrivent ainsi dans des cultures qui les ont précédées. Les savoirs ne peuvent donc plus s’enseigner comme des croyances, pas plus qu’ils ne sont des opinions.
Travailler avec les élèves sur les origines et la validité des savoirs, leur apprendre à identifier systématiquement leurs sources sont incontournables. De plus avec la « révolution numérique », l’école n’a plus l’exclusivité de la transmission des savoirs, le professeur n’a plus le monopole du savoir fiable, la plupart des élèves pouvant accéder à des savoirs plus vérifiables et diversifiés. Et parce que le simple usage des technologies numériques ne garantit nullement qu’il y ait apprentissage et acquisition de savoirs, qu’on le veuille ou non, le métier de professeur est en mutation. Son autorité passe désormais aussi par sa capacité à créer des conditions didactiques et pédagogiques pour que les élèves soient en activité d’apprentissage sur des objets de savoir, non plus soumis à un savoir qui ferait autorité du seul fait que le professeur l’énonce."

"Chacun souhaite un renforcement de l’exercice de l’autorité sur les autres et davantage de liberté pour soi-même."

"L’autorité doit donc s’exercer autrement et la réponse par le rétablissement d’une autorité naturelle ou charismatique est non seulement mythique, mais inefficace. En faisant reposer l’autorité du professeur exclusivement sur des dons innés, des qualités personnelles hors du commun, des savoirs détenus, elle laisse l’enseignant démuni et la question « comment faire ? » est occultée. Or, des travaux de sciences de l’éducation s’appuyant sur les pratiques des enseignants ont étudié comment ils s’y prenaient pour exercer l’autorité autrement. Ils ont aussi montré comment l’autorité pouvait s’apprendre et s’acquérir. Dire qu’il n’y a plus d’autorité des maîtres, c’est laisser penser que toutes les façons d’exercer l’autorité seraient contestées par les usagers de l’école, alors que ce sont seulement certaines conceptions de l’autorité – l’autoritarisme et le laisser faire – qui le sont. Des conceptions qui ont fait leur temps !"

Source : https://www.cahiers-pedagogiques.com/Quelle-autorite-a-l-ecole
Selon Maw Weber, on peut différencier 3 sources de légitimité de l'autorité :
- traditionelle
-charismatique
-rationelle-légale.

D'après Axel Winkel, l'autorité à l'école a glissé de traditionelle à rationelle-légale, avec l'arrivée du droit au sein même des classes et de l'école.

On peut y voir un parallèle avec le glissement des punitions-expiations vers des punitions-bannissement (cf. "punitions").
La fenetre du fond
« Le problème de l'éducation dans le monde moderne réside dans le fait que, de par sa nature même, elle ne peut renoncer ni à l'autorité ni à la tradition, et doit pourtant évoluer dans un monde qui n'est ni structuré par l'autorité ni maintenu par la tradition. »
Hannah Arendt